Michael Rakowitz - Réapparitions

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RÉAPPARITIONS

Michael Rakowitz interroge le rôle du musée pour mettre en place des dynamiques de réparation et de responsabilisation face aux traditions d’extraction et de colonisation qui ont marqué l’histoire de cette institution. Issu d’une famille juive-irakienne, l’artiste américain explore les transformations amenées par l’exil pour y trouver des moyens de redonner vie à des images, formes ou architectures disparues, ou sur le point d’être effacées.
Pour sa première exposition personnelle en France, Michael Rakowitz explore la réalité physique de son héritage culturel afin de soulever des questions de domination et de provenance, tout en proposant des perspectives de décolonisation. Il relie de façon poétique et pragmatique la réalité économique et les enjeux culturels qui touchent l’Irak, sans réduire le débat à la guerre et aux violences qui l’accompagnent.
Depuis presque quinze ans, Michael Rakowitz travaille à faire réapparaître les objets du Musée d’Archéologie de Bagdad, pillés pendant l’invasion du pays menée par les États-Unis en avril 2003. Il fera de même avec les éléments détruits sur les sites de Ninive et Nimrud à l’arrivée de l’État islamique en 2015. Prenant appui sur des données produites par l’Université de Bagdad, des reconstitutions de ces éléments sont fabriquées dans son atelier à Chicago à partir d’émanations de la culture arabe aux États-Unis (emballages de produits alimentaires, journaux etc).
Dans la continuité d’une réflexion autour de l’itinérance des œuvres et leur impermanence, la présentation de cette série d’œuvres au 49 Nord 6 Est contribue à révéler le potentiel transformatif des réalités diasporiques.